Avec un
léger décalage de 130 ans – une paille – Albert Robida nous prodigue ses
souhaits de bonne année, dans le numéro 366 de La Caricature, du 1er
janvier 1887.
A la France,
la santé du corps, de l’âme et de la bourse. Et pour commencer souhaitons-lui
le moyen d’équilibrer une bonne fois sérieusement son budget. Nous lui offrons
timidement une idée pour cela : Tous les fonctionnaires depuis M. Grévy,
les ministres, les députés, jusqu’aux gardes champêtres seront mis quinze jours
par mois à la liqueur Succi et par conséquent ne mangeant que la moitié du
temps, ne toucheront plus que la moitié de leurs appointements. (Liqueur de M.
Succi, permettait, paraît-il, de pouvoir jeûner aisément pendant plusieurs
jours, sans perdre ses forces…)
A la France,
encore, des ministres solides, incassables et inusables, ou pour le moins
durant trois mois sans fêlure ! Encore une idée ! Si on faisait des
ministres en caoutchouc, substance molle, douce, agréable au toucher mais très
résistante à l’usage, s’aplatissant et se redressant ensuite sans douleur ?
Si on les faisait à deux têtes ? Usés d’un côté ils se retourneraient tout
seul de l’autre…
…Et
pourraient au besoin faire peau neuve en se retournant comme des gants.
A l’Europe à
la recherche de l’anti-obésité budgétaire, souhaitons un congrès pour faire
adopter les résolutions suivantes : - Article 1er. – Les armées
se composeront désormais de bataillons scolaires. – Article 2. – Les peintres
militaires seront à peindre des moustaches aux jeunes héros.
Aux députés,
un long voyage au pôle Nord ou dans l’Afrique centrale pour étudier la
politique coloniale.
- Mademoiselle, tout ce que votre cœur désire – une âme qui comprenne la vôtre.
A vous cher monsieur Gogo, toutes les bonnes chances possibles à la bourse, que tout vous réussisse et qu’enfin au bout de l’année, vous ne perdiez pas plus de 7 fr. 50.
Qu’un goût effréné pour les pures jouissances que donnent les beaux-arts saisisse les capitalistes des cinq parties du monde.
- Qu’est-ce qu’on souhaite à son gros chéri ?
- Je me souhaite votre fidélité !
- Ah ! mon ami, si ça ne tenait qu’à moi !
A madame, d’immenses succès d’élégance.
A monsieur, des notes pas trop salées.
Et vous, enfants, je vous souhaite la sagesse ! Vous savez, n’est-ce pas, que ce mot ne veut pas tout à faire dire bousculade ?
Bien, vous avez compris.
Je vous souhaite la propreté.
Du courage à l’étude ! Continuez à vous montrer studieux !
Ne soyez pas gourmands, sans pousser cependant la sobriété aussi loin que Merlatti (un jeûneur...).
Ne criez jamais ! Qu’à l’avenir la plus grande tranquillité règne dans vos jeux, ne répandez pas trop les encriers.
Et ne vous tirez les cheveux que juste ce qu’il faut pour vous donner un peu d’agrément.
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