Nous inaugurons aujourd'hui une nouvelle section dans ce blog, une section "LECTURES".
Vous pourrez ainsi partir à la découverte d'une des oeuvres de Robida, avec régulièrement des mises à jour permettant ainsi de lire l'ouvrage dans son intégralité.
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Premier ouvrage :
Les Assiégés de Compiègne
Roman historique pour la jeunesse, écrit et illustré par Albert Robida
(Paris, H. Laurens, 6 rue de Tournon, 1905)
PREFACE
La rapide et merveilleuse carrière de Jeanne d'Arc est un rayon de soleil au milieu des plus terribles malheurs de la France; la catastrophe du siège de Compiègne, en 1430, la termina comme par un coup de foudre.
Chef d'armée à dix huit ans, la bergère de Domrémy, conduisant à la victoire de rudes soldats, des chevaliers et des princes, accourait avec trois ou quatre cents hommes au secours de Compiègne assiégé par les Anglais et défendu par Guillaume de Flavy. Le jour même de son arrivée, sa troupe, à peine reposée, attaqua vigoureusement le camp des assiégeants, mais ceux-ci battus d'abord, survinrent en grandes masses et refoulèrent la sortie jusqu'au gros rempart établi à la tête du pont de Compiègne.
Alors, soit par suite d'une panique assiégés, craignant de voir les Anglais pénétrer dans la place pêle-mêle avec les derniers combattants de la sortie, soit par trahison du moment où Jeanne, qui combattait à l'extrême arrière-garde, allait rentrer en ville, le pont-levis se releva, la laissant se débattre à grands coups d'épée parmi la foule des assaillants. Précipitée à bas de son cheval, elle fut faite prisonnière ainsi que son frère Pierre d'Arc et Xaintrailles, et son long martyre commença qui devait finir au bûcher de Rouen.
Depuis celle époque, le souvenir du drame plane sur les rives de l'Oise, où le vieux pont de Compiègne vit passer Jeanne marchant à l'ennnemi pour la dernière fois, et le soupçon de la trahison pèse sur le gouverneur de Compiègne, Guillaume de Flavy.
Et pourtant ce gouverneur, après la prise de Jeanne d'Arc repoussa toutes les tentatives de corruption et continua à lutter courageusement sur ses remparts; il défendit pendant six mois contre toutes les attaques la ville confiée à sa garde, jusqu'au jout où une nouvelle troupe de secours étant survenue, il put avec son concours, en jetant la garnison et les gens de Compiègne sur les bastilles ennemies, emporter tous les retranchements et forcer les Anglais à lever le siège.
Un frère de Flavy périt pendant le siège et lui-même ne se ménagea pas. Si le pont se releva devant Jeanne, ce ne fut certainement pas sur un ordre de Flavy, personne ne l'en accusa alors; il est permis de penser que le crime fut le fait de quelque traître introduit parmi les défenseurs de la porte, et nous pouvons, sur le grand drame historique, aux détails demeurés inconnus, supposer ou imaginer telles circonstances et telles explications.
Le vieux pont n'existe plus, on le connait cependant par quelques plans et par un dessin datant du règne de Louis XIII, alors que ses défenses extérieures se dressaient encore à peu près intactes à rendrait où Jeanne fut prise.
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