La Résurrection du passé chez Robida
Sommaire :
- Jadis chez aujourd’hui, premier voyage temporel par Dominique Lacaze
- Jadis chez aujourd’hui par Albert Robida
- Les OEuvres de Rabelais illustrées par Robida. Une mise en scène de la Renaissance, humoristique et sensuelle. par Michel Thiébaut
- Aquarelles originales.
Bulletin des amis d'Albert Robida
Novembre 2024 - numéro 31
Auteurs
: Dominique Lacaze, Albert Robida, Michel Thiébaut.
La Résurrection du passé chez Robida
Ressusciter le passé a été chez Robida une inclination fréquente. Dans ses livres, il fait revivre le passé de Paris, ou de multiples villes et villages de France et d’Europe. Ses livres pour la jeunesse sont souvent historiques. Même dans son oeuvre d’anticipation, on trouve dans Le Vingtième Siècle une Bretagne qui, sous couvert de Parc national, semble retournée au Moyen-âge. On pense aussi à la reconstitution « en vrai » de l’ancien Paris. Or le Vieux Paris de l’Exposition de 1900 comportait des personnages en costumes d’époque qui servaient dans les commerces ou animaient des spectacles.
Dans Jadis chez aujourd’hui, c’est l’essentiel de la cour de Louis XIV qui se trouve transporté en 1889, dans le Paris de l’Exposition universelle par l’action d’un savant inventif. Nous avons là le premier voyage dans le temps, cinq ans avant La Machine à explorer le temps de Wells. C’est un texte plein de scènes cocasses nées de la confrontation brutale de deux époques. Ces gens du XVIIe siècle ont des réticences qui sont celles de Robida, mais font quand même d’assez bons touristes. Ils sont témoins de quelques paradoxes temporels, sans trop s’en émouvoir. Il est vrai que le récit est d’abord paru en 1890 dans Le Petit Français illustré, journal consacré à la jeunesse écolière. La parution en volume intervient en 1892 de façon très discrète à la suite de Kerbiniou le très madré, au point que Pierre Versins dans son encyclopédie méconnait cette édition qui diffère quelque peu de la précédente. C’est celle-ci que nous rééditons ici parce que c’est la dernière et que son caractère scientifique s’y trouve renforcé.
Robida aura aussi ressuscité le passé en tant qu’illustrateur. Qu’il illustre de grands classiques (Rabelais, Villon, les Contes drolatiques de Balzac…) ou de nombreux livres pour enfants, c’est en général pour lui l’occasion de faire revivre une époque. Ainsi son édition monumentale des oeuvres de Rabelais, parue en 1885, témoigne, tout au long de ses 650 illustrations, d’un grand souci de documentation et d’exactitude dans sa représentation de l’univers de la Renaissance. Il développe aussi, autour du texte, une atmosphère sensuelle et humoristique qui convient mieux à Rabelais que le fantastique qui nimbe souvent les représentations de Gustave Doré. La qualité du dessin est remarquable et on clôture l’analyse de cette oeuvre avec quelques magnifiques aquarelles originales, accompagnées de leurs dessins préparatoires, issues de l’ancienne collection de Michel François.
Éric Blanchegorge & Dominique Lacaze
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