(68 pages) 125 illustrations.
Ce volume présente l'ensemble de l'œuvre d'Albert Robida en six grands thèmes, chacun d’eux étant accompagné d'une bibliographie sommaire.
. Avant-propos par Claude Rebeyrat.
. Albert Robida, dessinateur, auteur, aquarelliste, graveur… par jean-Claude Viche.
1- Robida, chroniqueur de la société du futur par Patrice Carré, Anna Gourdet et Jean-Claude Viche.
2- Robida, historien de Paris par le texte et par l’image par Sandrine Doré et Jean-Claude Viche.
3- Robida, illustrateur de chefs d’œuvre de la littérature par Claude Rebeyrat.
4- Robida, auteur et illustrateur pour la jeunesse par Annie Renonciat et Ségolène Le Men.
5- Robida, voyageur d’une ville à l’autre par Jean-Claude Viche.
6- Robida, dessinateur de presse et caricaturiste par Sandrine Doré.
Bulletin des amis d'Albert Robida
Septembre 2005 - numéro 12
Auteurs : Patrice Carré, Sandrine Doré, Anna Gourdet, Ségolène Le Men, Claude Rebeyrat, Annie Renonciat et Jean-Claude Viche.
Depuis sa création il y a huit ans, notre Association s'est fixé comme objectif
prioritaire d'élargir par tout moyen de communication le cercle des admirateurs d'Albert Robida. Le Téléphonoscope en est le premier vecteur.
Souvent riches de textes talentueux voire érudits, éclairés d'une iconographie originale, quelquefois inédite, les onze numéros publiés ont présenté les principaux aspects de l'œuvre d'Albert Robida, œuvre exceptionnelle par sa diversité et par son étendue : soixante mille dessins, deux cents livres illustrés dont cinquante écrits par lui, les innombrables dessins originaux rehaussés d'aquarelle destinés à décorer les exemplaires des livres réservés à ses proches, affiches, centaines de cartes postales, faire-part et menus.
À cet inventaire impressionnant s'ajoute sa collaboration à plus de soixante-dix revues de presse témoignant de la place majeure, très originale et méconnue de cette activité, pratique très répandue et « mode de subsistance » de la plupart des écrivains au XIXe siècle. L'idée s'est donc imposée d'évoquer dans ce numéro spécial l'ensemble de l'œuvre sous forme thématique dans l’esprit des analyses déjà proposées dans les premiers numéros du Téléphonoscope et de publier de nouveaux dessins inédits.
Une biographie succincte précède les développements suivants :
- le chroniqueur de la société du futur
À coups d'électrification balbutiante, de réseaux téléphoniques encore peu performants et de modes de transport en pleine révolution, la vie quotidienne de transforme sous les yeux toujours curieux de Robida. Dessinateur, il croque, témoin, il savoure et … anticipateur, il exacerbe le quotidien, se fait l'attentif chroniqueur d'une société dominée par l'électricité et les réseaux. S'y côtoient transports aériens, trains ultra rapides et, surtout, un système de télécommunications « large bande » d'une réelle sophistication où visiophonie et télévision interactive se taillent la part du lion. Dans ce monde à venir où se profile le règne du « tout, tout de suite! », la femme, devenue électrice et éligible, joue un tout premier rôle.
- l'historien de Paris par le texte et l'image Connaisseur, érudit et défenseur fervent du patrimoine architectural de Paris, Robida a su le faire revivre, au fil des siècles, par la plume et le crayon. En merveilleux jongleur de l'espace et du temps, il a reconstitué et ranimé « en trois dimensions » l'histoire et l'âme de notre capitale à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900. Trente ans auparavant, c'est en reporter de guerre qu'il a vécu et illustré le Siège de Paris et la Commune.
- l'illustrateur de chefs-d'œuvre de la littérature Une trentaine de poèmes des XIVe au XVIIe siècles, les Œuvres de Villon, Rabelais, Shakespeare, L'Autre Monde de Savinien de Cyrano Bergerac, quelques textes de Balzac, de George Sand et de bien d'autres auteurs se sont animés grâce au style piquant et fantastique du crayon d'Albert Robida. S'il choisit un style truculent pour faire vivre son Rabelais, son crayon se fait très sobre pour illustrer son Villon. Sa parfaite maîtrise de l'eau-forte sert à la perfection les œuvres des poètes français du Moyen âge. Robida est l'un des très rares illustrateurs à savoir adapter la variété des procédés à l'esprit de l'auteur du texte.
- l'auteur et l'illustrateur pour la jeunesse
Pendant près d'un demi-siècle, de La Tour enchantée (1880) aux Mésaventures de Jean-Paul Choppart (1926), Albert Robida a consacré à l'enfance et à la jeunesse une part importante de ses talents de dessinateur et d'écrivain, en conjuguant avec bonheur éducation, fantaisie et imagination.
- le voyageur d'une ville à l'autre L'amour des vieilles pierres va entraîner Robida, ses carnets de croquis en main, à explorer les villes de nos voisins européens, puis à sillonner la France. Son crayon inimitable dans l'art de conjuguer la restitution la plus fidèle des architectures avec une touche de rêve et de fantastique, donne un nouveau souffle aux monuments et fait grouiller la vie dans les ruelles. Ses impressions de voyage inspirent ses dessins de presse. Et dans les voyages sortis de son imagination, son héros, Saturnin Farandoul, dépasse en extraordinaire tous les personnages de Jules Verne.
- le dessinateur de presse De 1866 à 1924, c’est-à-dire tout au long de sa carrière, Albert Robida a publié ses dessins dans plus de soixante-dix revues. La presse satirique illustrée est le terrain sur lequel le jeune dessinateur autodidacte fait ses premières armes, avant de lancer, en 1880, son propre hebdomadaire, La Caricature, dont il sera le rédacteur en chef et le principal dessinateur pendant une décennie. Si les caricatures de mœurs composent l’essentiel de sa production dans ce secteur, il faut aussi retenir, après 1890, ses nombreuses compositions destinées à la jeunesse.
Il sera ainsi, pendant une quinzaine d'années, l'un des principaux collaborateurs du Petit Français illustré où paraîtront en préoriginale plusieurs de ses romans ainsi qu'une correspondance scientifique fictive échangée avec Georges Colomb, alias Christophe.
Une curiosité inlassable, une fantaisie permanente, le goût constant du fantastique et aussi une dizaine de dessins et esquisses par jour tout au long de ses soixante années de création, voilà les qualités de cet auteur illustrateur, dessinateur et coloriste de talent, lithographe et graveur que fut Albert Robida.
Ce douzième numéro du Téléphonoscope, exceptionnel, a fait l'objet d'une maquette originale de Sandrine Doré et mobilisé une équipe de rédaction étoffée. La qualité des textes, l'esthétique recherchée de sa mise en page, son iconographie attentivement choisie apporteront des joies renouvelées à ses lecteurs. Puisse-t-il également donner à de nouveaux curieux l'occasion de découvrir cette œuvre si singulière !
Claude Rebeyrat
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