(24 pages) 32 illustrations, dont 6 inédites.
1- Editorial par Claude Rebeyrat.
2- Robida et l'utopie par Laurent Portes.
3- Le contexte éditorial du premier ouvrage d'anticipation d'Albert. Robida : Le Vingtième Siècle -1883- par Sandrine Doré.
4- La Vie électrique par Jean-Claude Viche.
5- Fantastique, anticipation et science-fiction par Jean Claval.
6- L'architecture en 1952, vue par Albert Robida par Jean Robida.
7- Robida théoricien de la communication? par Patrice Carré.
8- Vie de l'Association par Jean-Claude Viche.
Bulletin des amis d'Albert Robida
Juillet 2001 - numéro 6
Auteurs : Patrice Carré, Jean Claval, Sandrine Doré, Laurent Portes, Jean Robida, Jean-Claude Viche.
C’est à la librairie “Mandragore”, haut lieu du fantastique et de la science fiction dans les années 60 que j’ai rencontré Pierre Versins, de son vrai nom Jacques Chamson. Il avait alors quarante ans. Il était surtout pour moi le grand spécialiste de l’anticipation. C’est à lui que revient le mérite de m’avoir fait découvrir les grands textes des auteurs américains : Bradbury, Lovecraft, Vogt, Asimov, ceux du français Jacques Spitz et du merveilleux Jean Ray. C’est lui aussi qui le premier m’a parlé des anticipations d’Albert Robida. Il allait publier en 1972, à Lausanne, à “L’Age d’homme”, sa magistrale “Encyclopédie de l’Utopie et de la Science Fiction”1. Dans cet ouvrage de 1000 pages, Pierre Versins fait un tour d’horizon passionnant de cette littérature. Il cite fréquemment l’œuvre d’Albert Robida et lui consacre un long et très élogieux article.
Pierre Versins est décédé en avril dernier2. Le Téléphonoscope se devait de lui rendre hommage.
Nos amis historiens ont le mérite d’avoir révélé à beaucoup d’entre nous en Albert Robida un sociologue “visionnaire”. Si l’on considère sa seule réputation dans le monde du livre, on voit en lui habituellement un illustrateur de la fin du 19ème siècle, spécialiste des ouvrages pour l’enfance. C’est une perception réductrice de son talent. Robida est un des seuls à avoir su se servir de son crayon et de sa plume pour batailler en faveur de ses idées. Que ce soit dans son Vingtième Siècle ou dans sa Vie électrique, il sait remarquablement s’appuyer sur le charme des temps jadis pour mieux dénoncer les excès de l’époque moderne.
Qu’il s’agisse de la collecte forcenée de l’épargne (“La féodalité nouvelle”, page 160 de La Vie électrique), de la promotion immobilière à tout prix (“Le déblaiement de l’ancien monde” page 208 du même ouvrage), de produits alimentaires “forcés” chimiquement et de vaches folles (“La chimie vénéneuse, empoisonneuse, et sophistiqueuse” page 192 de La Vie électrique), de la pollution de l’air et de l’eau (“Multiplication des ferments pathogènes” page 184 de La Vie électrique). Bien d’autres visions de Robida pourraient être citées : l’évolution de l’enseignement public et, bien entendu, le statut de la Femme.
Idées remarquables, bien sûr, mais toujours servies par son crayon spirituel, identifiable instantanément.
Quand on découvre son “Mont Saint-Michel” du XXème siècle, que nous vous présentons en dernière page de ce numéro, on ne peut qu’être surpris par la justesse de son anticipation !
Le 6ème numéro du Téléphonoscope traite de cette partie importante de l’œuvre d’Albert Robida.
Nous souhaitons remercier tous les auteurs qui ont bien voulu nous apporter leur concours et notamment Laurent Portes, conservateur à la Bibliothèque nationale de France qui, après ses commentaires élogieux sur Robida dans le beau catalogue de l’exposition Utopie, nous livre ses réflexions savantes dans son article Robida et l’utopie, Sandrine Doré qui nous propose les derniers résultats de ses recherches sur le Vingtième Siècle, Jean Claval pour sa contribution Fantastique, Anticipation et Science-fiction, Jean Robida qui nous présente, en homme de l’art, L’architecture en 1952, vue par Albert Robida et Patrice Carré qui nous révèle un Robida théoricien de la communication.
Un soin tout particulier a été apporté au choix des dessins originaux inédits, certains aquarellés destinés à illustrer ce numéro exceptionnel de 24 pages, qui, nous le souhaitons, vous apportera une satisfaction renouvelée.
Claude Rebeyrat
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