Note critique sur l’ouvrage -Version 2 du 11/08/2020
Par Jean-Claude VICHE - Président Fondateur de l'Association des Amis d'Albert Robida.
C’était demain : anticiper la science-fiction en France et au Québec (1880-1950)
J’ai rencontré à l’exposition de Sèvres de novembre dernier une ancienne membre de notre Association, Natacha Vas Deyres (Université de Bordeaux, Montaigne -EA 4593 CLARE) qui est une des membres du triumvirat (avec Patrick Bergeron et Patrick Guay) qui a organisé la réalisation du livre C’était demain : anticiper la science-fiction en France et au Québec (1880-1950) EYDÔLON n° 123, Bordeaux, 2e trimestre 2018.
Ce livre qui rassemble les articles d’une trentaine d’auteurs dont elle-même, dans lesquels j’ai retrouvé Valérie Stiénon, Jean Luc Boutel, Fleur Hopkins, Arnaud Huftier, Marie Palewska, Jean-Luc Buard, et Claire Barel-Moisan est un voyage dans ce qu’on appelle maintenant la proto-science-fiction où se situe Albert Robida.
Aucun article n’est d’ailleurs consacré à celui-ci, il est cependant cité par trois auteurs :
- Daniel David (CNRS - Université technologique de Compiègne ) avec son article illustré Emile Driant en son temps : de la Science-fiction pour la jeunesse à la prescience de nouvelles formes de guerre (1880-1916) présente l’œuvre d’Emile Driant qui le nom de plume « Capitaine Danrit » puis « Commandant Danrit », publiera de 1889 à 1912 quelques dix-mille pages de guerre-fiction patriotique, ce qui l’amène à parler de Robida :
« p.119 – Il (Driant) a laissé une vingtaine de gros romans destinés à la jeunesse , montrant l’armée française en et exaltant le sentiment patriotique ; (…) .Notre propos tente de situer l’œuvre littéraire de Driant/Danrit par rapport à celles de Jules Verne, Paul d’Ivoi et Robida, ces trois auteurs ayant contribué sous des formes diverses à la diffusion d’anticipations destinées à la jeunesse.
p. 120- « Une place à part y est occupée par Albert Robida (1848-1926) surtout connu comme illustrateur. Très éclectique, il œuvra dans de nombreux domaines, dont la guerre du futur et les anticipations . Celles-ci sont empreintes d’une grande fantaisie, ce qui n’exclut pas la lecture au second degré et la recherche de similitudes avec des évènements réels. C’est qu’il imaginait à longue échéance : ses deux ouvrages de base, Le Vingtième siècle (1883) et La Vie électrique (1892) se situent respectivement en 1953 et 1960 . Il avait débuté vers 1868 avec La Guerre au XXe siècle-campagne de Jujubie. En 1908, il illustra un roman au titre accrocheur, La guerre infernale, dont l’auteur était Pierre Giffard.
Le graphisme de Robida et son vocabulaire sont très inhabituels, voire déconcertants (le téléphonoscope, l’arme miasmatique) ; « les problèmes de basse technique n’existent pas pour lui, il croit en l’irréalisable » ; de ce point de vue , il est à l’opposé de Danrit, qui reste dans la limite du vraisemblable. Il est cependant un point de jonction inattendu entre eux, la bicyclette . Le cyclisme militaire eut le temps les faveurs du Capitaine, grâce à la « pliante Gérard transportable dur le dos du fantassin…. ».
Les références au Téléphonoscope n°10 et aux Rocambole n°57 et 66 sont indiquées en bas de page.
Mes remarques.
On ne peut que se féliciter a priori que M. Daniel David cite l’œuvre d’anticipation d’Albert Robida concernant la guerre du futur. Mais il est un peu regrettable que cette présentation donne de cette œuvre une image en partie inexacte et que la part de celle-ci consacrée à la guerre fiction soit tronquée.
L'ouvrage sur le site de la FNAC
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