LE MERVEILLEUX SCIENTIFIQUE
Une science-fiction à la française
du 23 avril au 25 août 2019 - BnF François Mitterand
A travers les principales thématiques, Fleur Hopkins, commissaire de l'exposition, se propose de faire découvrir à un public émerveillé ce sujet qui va beaucoup plus loin qu'un simple historique de la science-fiction à la française.
C'est bien ficelé, très complet, et Fleur Hopkins a su nous dresser un tableau riche de 250 reproductions de documents très rares pour certains !
Cet historique est loin d'être stérile et nous offre un panorama époustouflant et superbement mis en valeur par un graphisme dont la qualité n'a d'égale que la dimension des panneaux présentés. Les agrandissements permettent de détailler les illustrations et d'y découvrir une incroyable richesse d'imagination graphique.
Alors, quid de Robida me direz-vous ?
Bien évidemment, il ne pouvait être passé sous silence... notre maître est présent et fort bien représenté. Il s'offre déjà à nos yeux ébahis sur le premier panneau géant sur "Le récit - Merveilleux Scientifique et ses auteurs..." en couverture d'un fascicule du Journal des Voyages de 1904...
Mais aussi et surtout sur le second panneau évoquant "Les précurseurs du Merveilleux Scientifique", avec quelques belles illustrations en provenance de La Caricature, du Vingtième siècle et Le Ballon Fantôme... le tout bien sûr accompagné d'une petite notice.
Et pour le reste, ça foisonne de merveilles, et on apprend aussi beaucoup, à travers le découpage de cette exposition :
- Le récit - Merveilleux Scientifique - et ses auteurs (1900-1930).
- Les précurseurs du Merveilleux Scientifique.
- Un conte à Structure Savante.
- Pseudo-Science et Merveilleux Scientifique.
- Paysage Litérraire.
- La Culture visuelle du Merveilleux Scientifique.
- Savants fous.
- Chirurgiens et Carnoplastes.
- Aux sources du Trans Humanisme.
- Homme artificiel.
- En quête de Nouveaux Mondes.
- Voyages dans l'infiniment petit.
- Voir l'invisible.
- Créatures d'Outre-Monde.
- Voyages dans le Temps.
- Fins du Monde.
ExpositionLe merveilleux-scientifique.
Une science-fiction à la française
À l’aube de la Grande Guerre, le public se passionne pour la découverte des rayons X, la photographie des auras ou les essais de communication avec la planète Mars. C’est dans cette atmosphère de rêverie scientifique que l’écrivain Maurice Renard entreprend de structurer un nouveau mouvement littéraire, inscrit dans la lignée de H. G. Wells et en rupture avec Jules Verne : le « merveilleux-scientifique ». L’intrigue de ces récits se construit dans un cadre rationnel ; l’auteur choisit d’y altérer une loi scientifique, permettant ainsi aux protagonistes de traverser la matière, de lire les pensées ou de voyager dans l’infiniment petit. La BnF consacre une exposition inédite à ce pan méconnu de la littérature française du début du XXe siècle. Un voyage dans le temps jubilatoire aux côtés de ces auteurs « chasseurs de chimères » et « scribes de miracles », qui révèle la richesse de l’imaginaire scientifique français, avant même l’avènement de la science-fiction américaine au début des années 1930.
La Bibliothèque nationale de France participe depuis 2017 à la redécouverte du corpus merveilleux-scientifique, qui s’est épanoui en France entre 1900 et 1930, en rééditant certains auteurs-phares au sein de sa collection de pépites littéraires « Les Orpailleurs » (Théo Varlet, André Couvreur, J.-H. Rosny aîné) et en collaboration avec les éditions 2024 (G. Ri).
Maurice Renard, maître à penser du genre, se positionne en tant que « rénovateur du roman » et invite ses pairs (André Couvreur, Théo Varlet, Gustave le Rouge, Octave Béliard, Léon Groc, etc.) à fonder un roman neuf, basé sur la raison. S’éloignant des aventures scientifiques à la Verne, le récit merveilleux-scientifique s’inspire du roman expérimental de Zola, des contes philosophiques de Wells, des histoires extraordinaires de Poe, du merveilleux de Perrault modernisé et de la vague de merveilleux spirite. Chaque intrigue s’élabore autour de l’invention/modification d’une loi physique, chimique ou biologique, qui pro-pose dès lors au lecteur de regarder le monde connu la tête en bas ou au travers d’un miroir déformant.
L’exposition présente plus de 250 reproductions de documents largement méconnus, issus des fonds de la BnF : romans, feuilletons, affiches, récits sous images, articles prospectifs et de vulgarisation scientifique. Ils témoignent ainsi de la dissémination de l’esprit merveilleux-scientifique dans la culture médiatique et populaire au début du XXe siècle. Déambulant librement dans l’allée Julien Cain, le visiteur découvre au fil des cimaises que certaines thématiques qu’il pensait l’apanage de la science-fiction américaine des années 1930 et au-delà, étaient déjà en germe dans l’imaginaire merveilleux-scientifique français, très au fait des avancées scientifiques de l’époque (homme artificiel et augmenté, révolte des robots, catastrophe écologique, in-vasion et surveillance extraterrestre, etc.). L’exposition met en lumière les liens privilégiés du modèle merveilleux-scientifique avec les sciences et pseudo-sciences de son temps.
La première partie propose une immersion dans l’atmosphère de la Belle Époque, qui voit des savants comme Pierre Curie et Camille Flammarion se passionner pour les mystères surnaturels, tandis que les journaux vantent les bienfaits des crèmes au radium et autres ceintures électriques. En écho à son titre évocateur, « une science-fiction à la française », l’exposition met aussi en évidence la place du champ merveilleux-scientifique dans l’histoire plus générale du roman d’hypothèse où se côtoient science-fiction, aventures scientifiques et autres voyages extraordinaires.
La seconde partie offre un large panorama des motifs littéraires caractéristiques du genre : le savant fou et ses créations, l’homme artificiel, la découverte de nouveaux mondes, les créatures inquiétantes et ultraterrestres, les voyages dans le temps. Les illustrations mettent chaque fois en évidence l’influence du contexte scientifique sur l’épanouissement d’un thème fantaisiste, révélateur d’une époque où l’on rêvait les « Et si... ».
Le merveilleux-scientifique. Une science-fiction à la française
23 avril au 25 août 2019
Allée Julien CainBnF / François-Mitterrand
Quai François-Mauriac, Paris XIIIe
Du mardi au samedi 10h > 19h
imanche 13h >19h
Fermeture les lundis et jours fériés
Entrée libre
Commissariat
Fleur Hopkins, chercheuse invitée au département des Sciences et techniques, BnF
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