jeudi 29 novembre 2018

Téléphonoscope n°25 - La Relation texte-image chez Robida

La Relation texte-image chez Robida


(44 pages)


Sommaire :

  1. Editorial, par Eric Blanchegorge et Dominique Lacaze.
  2. De la double page comme espace de récit graphique par Michel Thiébaut.
  3. Cases et bandes chez Robida par Philippe Hamon.
  4. Aux origines de la bande dessinée par Michel Thiébaut.
  5. Robida maquettiste de romans par Michel Thiébaut.
  6. Entretien avec François Schuiten.
  7. La composition tabulaire après Robida par Michel Thiébaut.
  8. La Nef de Lutèce par Laurent Antoine.

Bulletin des amis d'Albert Robida
Novembre 2018 - numéro 25


Auteurs : Laurent Antoine, Philippe Hamon, Michel Thiébaut.

La Relation texte-image chez Robida


       L’association de textes et d’images en une même page devient au XIXe siècle la grande caractéristique de la composition typographique. Alors que les XVIIe et XVIIIe siècles étaient voués à la gravure en taille douce, donc aux gravures hors-texte, interviennent alors la gravure sur bois debout et surtout la photogravure dont Robida fait un usage très innovant dès le début de sa carrière. À partir de 1871 dans La Vie parisienne, puis à partir de 1880 dans La Caricature, il devient le spécialiste des doubles pages qui forment le cœur de ces revues. Qu’il s’agisse de vastes compositions synthétiques ou de vignettes structurées en bandes ou autour d’un motif central, le texte, bien qu’éclaté, vient assurer la cohérence narrative, à la manière d’une voix off.

      Cette œuvre de caricaturiste s’étend à toutes sortes de revues et d’images sous forme de chroniques de mœurs, de critique littéraire (voir le Téléphonoscope 15), théâtrale ou aussi de publicités (voir le Téléphonoscope 19). Le mixage du texte et de l’image amène alors des dispositions très variées dont certaines préfigurent la bande dessinée. Souvent les planches fournies par Robida comportent certaines caractéristiques de la BD (dispositions en cases, en bandes…) sans que tous les critères soient réunis, en particulier celui d’un récit linéaire par cases successives. Bien qu’il arrive que Robida remplisse toutes ces conditions (voir par exemple la double page 30-31 du Téléphonoscope 15), il opte généralement pour une disposition plus libre des images et du texte, par exemple avec un dessin central entouré de vignettes décrivant des personnages secondaires ou diverses scènes caractéristiques. Les débuts de la BD ont fait l’objet du n° 6 du Magasin du XIXe siècle (Et la BD fut !) où Philippe Hamon et Sandrine Doré ont montré l’importance de Robida dans ce processus.
      Ce mélange intime de texte et d’images se manifeste aussi dans les livres écrits ou illustrés par Robida et ceci dès la parution, en 1882, du Vingtième Siècle. Son action de maquettiste permet alors à l’image, par sa proximité, de renforcer le texte de façon bien plus efficace qu’avec des planches hors-texte. Certaines compositions sont alors très innovantes. On peut remarquer que cette inclusion d’images dans le texte existait déjà au temps des enlumineurs et au début de l’imprimerie, aux XVe et XVIe siècles, avec la gravure sur bois de fil qui avait malheureusement le défaut de s’écraser très vite. C’est cet ancien préambule que Robida revisite dans La Nef de Lutèce, avec fantaisie et excès tant son amour de ces siècles lointains est grand.

      L’essentiel de ce numéro est dû à la science graphique de Michel Thiébaut, avec le concours de Philippe Hamon et un témoignage précieux de François Schuiten.

Eric Blanchegorge & Dominique Lacaze


Site Association des Amis d'Albert Robida : http://www.robida.info

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