Il y a quelques semaines, nous avions évoqué la prochaine
grande exposition dédiée à Albert Robida et son œuvre, qui aura lieu à
l’automne 2018 au Musée de la Grenouillère à Croissy-sur-Seine.
Nous avions promis de vous tenir informé des nouveautés
concernant cette exposition.
En plus des nombreuses œuvres exposées, de ses dessins parus
en romans ou dans la presse, des maquettes seront présentées afin de figurer en
volume les anticipations d’Albert Robida, et plus particulièrement les engins
futuristes qu’il a pu imaginer, à partir de 1869.
Bien sûr, vous êtes d’ores et déjà
invités à visiter l’exposition à Croissy, mais en attendant, pour vous faire
patienter et que ceux qui ne pourront s’y rendre puissent également en profiter,
nous avons décidé de partager avec vous ces maquettes et, également, les
illustrations de Robida qui ont inspiré les reconstitutions en 3d des machines
imaginées par le maître !
Vous pourrez le constater, c’est à
la fois innovant et ludique, et parfois même comique. Il ne faut pas l’oublier
que, même si Robida est dans de nombreux cas un visionnaire éclairé, il reste
un inconditionnel des belles choses du passé. Il imagine donc l’avenir et ces
machines avec amusement, et peut-être un peu de crainte. On le constate très
tôt, avec des machines volantes prêtes à donner la mort… la guerre 14 lui
donnera hélas bien raison !
Le choix des maquettes pour
l’exposition s’est fait selon plusieurs critères. Il fallait qu’elles soient le
reflet des prospectives majeures de Robida, mais aussi que la référence soit
assez imagée pour être recréer en 3D… qu’elle soit esthétique avec un design
parlant, et d’une échelle pratique pour une exposition.
A noter que toutes ces maquettes,
ont été modélisées manuellement, et que chacune des pièces qui les composent
ont été individuellement « imprimées » en 3d, puis assemblées.
La technologie employée est celle
du FDM (dépôt de fil fondu). Un fil de plastique est déposé en fines couches
qui se superposent au fur et à mesure de l’impression, formant au final la
forme désirée.
Le matériau utilisé est
respectueux de l’environnement, il s’agit du PLA (acide polylactique), un
bio-plastique fabriqué à partir d’amidon de maïs !
La première maquette d’un engin imaginé par Albert Robida :
Là, on remonte aux originales de
l’anticipation par Robida, puisque nous sommes en 1869. Robida est encore très
jeune, il n’est à Paris que depuis moins de deux ans, et il travaille
principalement comme dessinateur de presse.
On découvre ses premières anticipations
dans l’album inédit : La Guerre au vingtième siècle, la Campagne de
Jujubie. Forcément, l’attention de Robida se porte plus particulièrement sur
les armes de destruction, comme les énormes canons, mais aussi imagine des
ballons lourdement armés, à même d’assaillir l’ennemi depuis les airs !
Sans que ces engins soient
totalement formalisés dans les planches reproduites, on a pu s’inspirer de
plusieurs de ces dessins qui représentent des aérostats cuirassés. Cette
fois-ci, le ballon n’est plus en toile, et la nacelle en osier ! Le tout
est en métal riveté, et mis-en-œuvre par
une puissance machinerie à vapeur, et bien sûr, lourdement armé !
La maquette ci-dessus est une
synthèse de ces premiers engins volants guerriers imaginés par Robida. Les
codes sont simples et facilement identifiables, même si on peut douter qu’une
telle masse métallique puisse s’élever dans les airs comme les ballons
sphériques de l’époque. Il s’agit encore une fois, à n’en point douter, d’un
petit clin d’œil humoristique à cette modernité technique en marche…
accélérée !
La maquette se compose de 24 pièces.
Pour la majeure partie de ces maquettes, les couleurs ont été interprétées,
soit grâce aux illustrations de Robida, si elles existent en couleur, soit
grâce au matériau avec lequel elles sont censées être réalisées.
Pas de mise en peinture dans le
cas de cette maquette, 6 fils en bio-plastique de couleurs différentes ont été
utilisés.
La maquette terminée mesure près de 40 cm de hauteur et 22 de large. Comme précisé un peu plus haut, toutes seont réalisées à une échelle similaire, et garnies de personnages d'un peu moins de 30 mm de haut pour donner un ordre d'idée.
Il aura fallu 67 heures pour imprimer les 24 pièces qui composent cet aérostat cuirassé, sans compter bien sûr, le temps préalable de conception en 3d !
Vous trouverez ci-dessous, quelques unes des rares références de Robida de cette époque, permettant de voir ce genre de ballon sphérique guerrier :
De haut en bas, et de gauche à droite, on trouve ces ballons dans La Guerre au XXème siècle - Campagne de Jujubie, 1869, Saturnin Farandoul - Philéas fait sauter la Sainte-Barbe, 1879, Paris Caprice du 5 juin 1869, La Guerre au XXème siècle - Campagne de Jujubie, 1869 (publié dans La Charge du 15 mai 1870).
Comme vous pouvez le constater, toutes ces représentations peuvent comporter des petites différences entre elles, mais c'est l'esprit global des engins imaginés par Robida que nous avons tenté de traduire sous la forme de maquettes en volumes.
Nous vous tiendrons informé des dates de l'exposition à Croissy-sur-Seine, et nous espérons vous y voir très nombreux !
A bientôt, pour la présentation des autres maquettes, de manière chronologique !
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