jeudi 30 octobre 2014

Robida et la Guerre du Futur... dès 1869 !

Dans le numéro 78 de Paris-Caprice, en date du 5 juin 1869, soit 14 ans avant son premier ouvrage d'anticipation, Albert Robida nous fait part de ses visions de la guerre du futur, sur une illustration pleine page, intitulée :
Dictionnaire des Connaissances Inutiles (l'Art de la Guerre)

Cette page commence avec un premier dessin, qui n'est pas capital, mais permet de camper le décor et de remettre les choses à leurs places... historiquement parlant, ou presque !

Son passé - Acier de Tolède et fer battu. - Cass'rrroles à rrrétamer ! (à lire avec l'accent)


Suivi de l'illustration principale, occupant les trois quarts de la page, qui elle, mérite tout notre intérêt, puisque nous offrant cette première vision de ce que pourrait être une guerre du future, où déjà, apparaissent bien marqués, quelques codes Robidiens... qui n'auront, on l'imagine, aucun mal à croître et embellir.
Preuve à l'appui, puisqu'il prétend s'être inspiré d'un tableau du futur... de 1925 ! soit dans 66 années !

Et son avenir - D'après un tableau d'Anatole Vernet, qui obtiendra la médaille d'honneur au Salon de 1925.



...L'instant était favorable : le général ***, qui venait d'avoir trois vélocipèdes tués sous lui, lança ses colonnes d'attaque, les 3e et 4e brigades d'aérostats cuirassés. En même temps les lanciers et les cuirassiers, lâchant leurs vélocipèdes à toute bride, escaladèrent, comme à la Moskowa, les premiers retranchements de l'ennemi !...

On remarque tout de suite les aérostats cuirassés. Il faut penser qu'en 1869, nous sommes en pleine période "ballon" !
Deux années auparavant, à l'Exposition de 1867, que Robida connaît bien, Henri Giffard présente un ballon à hydrogène actionné par un treuil à vapeur, et cette même année 1869, le même Giffard construit à Londres, un ballon captif à vapeur de 12 000m3 !
Sans parler de ces vélocipèdes qui connaissent un essor considérable depuis l'invention de la pédale en 1861... mais bien sûr, de là à partir en guerre avec !!! il n'y a qu'un pas, vite franchi grâce à l'imagination débordante de notre dessinateur préféré, puisqu'il y adjoint les premières mitrailleuses. En plein développement depuis quelques années, ces premiers modèles français sont appelés "canon à balles" ou "mitrailleuse Reffye" (du nom du général Verchère de Reffye, officier responsable de sa fabrication aux ateliers de Tarbes et de Meudon).

Ci-dessous, l'aérostat d'Henri Giffard, à Londres, en mai 1869, soit un mois avant la parution de l'article d'Albert Robida dans Paris-Caprice :


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