(36 pages) 64 illustrations
Sommaire :
1- Editorial, par Eric Blanchegorge.
2- Les singulières prescriptions de Robida par Patrice Warin.
3- Robida et «l’esprit carabin» par Patrice Warin.
4- De la guerre humanitaire au grand médicament national par Dominique Lacaze.
5- La cosmétique selon Robida, publiciste à La Vie parisienne par Michel Thiébaut.
6- Ninon de Lenclos, une histoire de famille par Patrice Warin.
7- Les Contes à Mariani écrits ou illustrés par Robida par Jean-Claude Viche.
8- Angelo Mariani, promoteur du vin à la coca par Alain Delpirou.
Bulletin des amis d'Albert Robida
Novembre 2012 - numéro 19
Auteurs : Alain Delpirou, Dominique Lacaze, Michel Thiébaut, Jean-Claude Viche, Patrice Warin.
Ami lecteur, qui d’entre nous ne rêverait de se faire inoculer le parfait bonheur, cette « immense découverte » placée, par un Robida toujours truculent, sous le double signe de la science et du progrès, en première page de ce dix-neuvième Téléphonoscope ?
Patrice Warin, en homme de l’art, nous fait apprécier la verve de l’artiste lorsqu’il s’agit de vanter telle ou telle pharmacopée à la mode, qu’il s’agisse du Tout-Paris ou de figures historiques dont la gloire sert à conseiller nos braves Poilus… Il parcourt ensuite en détail une littérature plus osée, dans ses propos comme dans les images qu’en donne Robida. Il est intéressant de noter en passant que celui-ci ne reculait pas devant le remploi d’un ouvrage à l’autre, sans parfois de modification autre que la légende…. Toutefois, force est de reconnaître que, sous son aimable crayon, la grivoiserie demeure fort présentable.
En matière de santé aussi, Robida se fait visionnaire dans ses œuvres d’anticipation : guerres microbiennes et guerres chimiques déchirent le monde de demain qui semble avoir tout oublié du serment d’Hippocrate. Dominique Lacaze, à qui nous devons cette nouvelle livraison du Téléphonoscope, précise à quel point Robida pousse la cocasserie jusqu’à imaginer d’improbables restaurants dédiés à la seule cuisine pharmaceutique…. Le XXIe siècle ne paraît pas devoir manquer de lui donner, une fois encore, raison.
Au vrai, Robida ne se limite pas aux médicaments. Comme continuent de le faire nos modernes pharmacies, il met son talent au service du bien être, tout spécialement celui des nombreuses lectrices de La vie Parisienne auprès desquelles il recommande toutes sortes de produits de beauté. Si les qualités du cosmétique laissent Michel Thiébaut perplexe, il souligne, à l’inverse, toute l’originalité de Robida, même dans ces pages publicitaires auxquelles l’artiste sait conférer un réel attrait.
Jean-Claude Viche détaille ensuite les liens amicaux qui unissaient l’artiste à son plus grand mécène, Angelo Mariani, et à sa célèbre boisson à base de coca, fil rouge des Contes, édités par ses soins à l’attention de bibliophiles avertis, et régulièrement illustrés par Robida. Sa fille Emilie sera également associée au Château de la grippe, conte pour enfant rédigé par lui-même et dont l’anticipation n’est pas absente, condamnant la surconsommation médicamenteuse ou la tristesse des villes résidentielles sans âme. Alain Delpirou, de son côté nous dresse un portrait du prodigieux self made man que fut Angelo Mariani, faisant de son vin à la coca un succès mondial grâce à son génie du marketing publicitaire tout à fait nouveau pour l’époque. Il nous rappelle les concours réciproques que lui et son ami Robida se sont apportés tout au long de cette épopée.
C’est assez dire combien Robida sait se plier intelligemment à toutes les circonstances et faire de la nécessité de la réclame une nouvelle occasion de créer sur les thèmes qui lui sont chers : magnifier astucieusement un passé, du Moyen Âge aux Temps modernes, dont il ne se lasse jamais, ou deviner les évolutions d’un futur dont il décrit plaisamment les dérives.
Eric Blanchegorge,
Président des Amis d’Albert Robida.
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