Albert Robida, Les Assiégés de Compiègne, 1430
Exemplaire in-folio comprenant tous les dessins originaux
Pièce unique : Exemplaire du "monstre" de ce livre : comprenant d'une part l'intégralité des dessins à l'encre ayant servi pour l'ouvrage : ceux de la couverture, de la page de titre, le titre dessiné, 4 hors-texte, 113 dessins in-texte ainsi que 3 non retenus ; d'autre part toutes les pages du livre contrecollées sur des feuilles de format in-folio montées sur onglets. Le tout dans une reliure vélin aquarellée sur les deux plats et le dos (au premier plat, Jeanne d'Arc chevauchant, guidée par l'ange des batailles ; au second plat, le pont de Compiègne, au dos un soldat).
Premier, second plat et dos en vélin décorés d’aquarelles originales de Robida. |
Cet ouvrage revêt un caractère particulier
lorsque l’on sait que Robida est né à Compiègne (1848-1926) et qu’il est très
sensible à l’histoire médiévale, qu’il n’a cessé de représenter et d’illustrer
tout au long de son oeuvre et de sa carrière, culminant avec la reconstitution
du Vieux Paris au bord de la Seine pour l’Exposition universelle 1900. Ce livre
est le récit de la dernière bataille de Jeanne d’Arc, où celleci fut faite
prisonnière devant Compiègne. L’auteur explique : « La rapide et merveilleuse carrière
de Jeanne d’Arc est un rayon de soleil au milieu des plus terribles malheurs de
la France ; la catastrophe du siège de Compiègne, en 1430, la termina comme par
un coup de foudre. Chef d’armée à dix-huit ans, la bergère de Domrémy,
conduisant à la victoire de rudes soldats, des chevaliers et des princes,
accourait avec trois ou quatre cents hommes au secours de Compiègne assiégé par
les Anglais et défendu par Guillaume de Flavy. Le jour même de son arrivée, sa
troupe, à peine reposée, attaqua vigoureusement le camp des assiégeants, mais
ceux-ci battus d’abord, survinrent en grandes masses et refoulèrent la sortie
jusqu’au gros rempart établi à la tête du pont de Compiègne. Alors, soit par
suite d’une panique des assiégés, craignant de voir les Anglais pénétrer dans
la place pêle-mêle avec les derniers combattants de la sortie, soit par
trahison, au moment où Jeanne, qui combattait à l’extrême arrière-garde, allait
rentrer en ville, le pont-levis se releva, la laissant se débattre à grands
coups d’épée parmi la foule des assaillants. Précipitée à bas de son cheval,
elle fut faite prisonnière ainsi que son frère Pierre d’Arc et Xaintrailles, et
son long martyre commença qui devait finir au bûcher de Rouen. Depuis cette
époque, le souvenir du drame plane sur les rives de l’Oise, où le vieux pont de
Compiègne vit passer Jeanne marchant à l’ennemi pour la dernière fois, et le
soupçon de la trahison pèse sur le gouverneur de Compiègne, Guillaume de Flavy.
Et pourtant ce gouverneur, après la prise de Jeanne d’Arc, repoussa toutes les
tentatives de corruption et continua à lutter courageusement sur ses remparts ;
il défendit pendant six mois contre toutes les attaques la ville confiée à sa
garde, jusqu’au jour où une nouvelle troupe de secours étant survenue, il put
avec son concours, en jetant la garnison et les gens de Compiègne sur les
bastilles ennemies, emporter tous les retranchements et forcer les Anglais à
lever le siège. Un frère de Flavy périt pendant le siège et lui-même ne se
ménagea pas. Si le pont se releva devant Jeanne, ce ne fut certainement pas sur
un ordre de Flavy, personne ne l’en accusa alors ; il est permis de penser que
le crime fut le fait de quelque traître introduit parmi les défenseurs de la
porte, et nous pouvons, sur le grand drame historique, aux détails demeurés
inconnus, supposer ou imaginer telles circonstances et telles explications. Le
vieux pont n’existe plus, on le connait cependant par quelques plans et par un
dessin datant du règne de Louis XIII, alors que ses défenses extérieures se
dressaient encore à peu près intactes à l’endroit où Jeanne fut prise. » En mai
1909, la ville de Compiègne organisa des fêtes en l’honneur de Jeanne d’Arc, et
Robida illustra la plaquette commémorative. En 1919, Robida consacra un album à
la ville que la famille de l’artiste avait été contrainte d’évacuer, au début
de la guerre, Autour de Compiègne en août 1914.
Premier plat décoré d’une aquarelle originale de Robida. |
Second plat décoré d’une aquarelle originale de Robida.
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ROBIDA (Albert). Les Assiégés de Compiègne, 1430. P., H. Laurens, collection « Plume et crayon » [1905], in-folio sous étui, vélin aquarellé par l’auteur, 45 ff. de dessins originaux, à-plat de couv. et (4)-132 pp. entièrement montés sur onglets. (CN18) (9354631)
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