mardi 22 mars 2016

Réédition de La Fin du cheval – Une belle réussite !

Comme nous vous l’avions annoncé dans le courant de l’année  dernière, La Fin du cheval, ouvrage écrit par le journaliste-auteur Pierre Giffard et illustré par Albert Robida, (éditions Armand Colin - 1899) vient d’être réédité par les PUV de Valenciennes.

Une préface de Georges Vigarello et un avant-propos de Jean-Claude Viche complètent l’ouvrage maintenant disponible.

La Fin du cheval est  un véritable traité érudit du cheval depuis les origines et celles de ses concurrents mécaniques. Il  annonce dans cette fin du 19e  siècle le triomphe prochain de la bicyclette et de l'automobile à pétrole aux dépens du cheval.  Ecrit par Giffard  dans un style alerte et plein de verve, il  est spirituellement illustré par le crayon d’un Robida qui sait admirablement s’intégrer au texte, le prolonger, l’amplifier et le dérider…

La présente réédition des PUV est  un ouvrage de grande qualité où l’absolue fidélité dans le contenu du texte et  dans la reproduction des 201 images noir et blanc et des 15 planches ht  couleur  de Robida se conjugue avec l’introduction de modernité pour la couverture et l’organisation du texte et des images.

Pour des raisons de prix évidentes, une formule brochée de format quasi identique a remplacé le cartonnage percaline original.

A défaut de reproduire la tête en relief de cheval en couverture de celui-ci,  une  composition de Johnny Beckaert, tête de cheval agrandie sur toute la couverture avec suppression des deux files d'automobiles et de cyclistes, mais avec conservation parfaite du dessin, à l'échelle près, et des couleurs, donne à celle-ci beaucoup de relief …incitant en 2D  l’amateur intéressé à aller voir ce qui se passe derrière... ce que le cartonnage de l'original produisait en 3D.

Le parti pris pour le positionnement  des dessins in texte, à savoir dans des espaces blancs, en marges ou en bandeaux de largeur ou hauteur adaptée au dessin à reproduire a impliqué une repagination (avec une diminution du nombre de pages, de 238 à 206) et a permis de présenter sous une forme  moderne, claire et  agréable à la lecture ce "roman graphique", en détachant et en mettant en valeur ses deux composantes, et tout particulièrement les dessins.

Mais comme indiqué  en préambule, l'atout fondamental de cette réédition provient de la grande qualité de reproduction des images sur des supports idoines  et de l’absolue fidélité à l'édition originale, qu’il s’agisse des 201 dessins noir et blanc et des 15 planches couleur.

Presses Universitaires de Valenciennes
Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis
Le Mont Houy – Extension FLLASH
59313 – Valenciennes Cedex 9
Tel : 03 27 51 17 70 – icu@univ-valenciennes.fr


Réédition de La Fin du Cheval
Avant – Propos de Jean-Claude Viche : Robida et Giffard, amis et compères pour l’automobile et le vélo (28p.), reprise d’un article dans la Revue Le Rocambole n°66

Pierre Giffard, alors rédacteur en chef du Petit Journal, a été un grand promoteur des deux nouveaux moyens de transport que sont le vélo et l’automobile, via  l'organisation d'épreuves sportives largement médiatisées (avant la lettre) dans toute la France.

Le succès populaire de la course cycliste  Paris-Brest et retour (1891) fait de la Reine Bicyclette « un bienfait social ».

Le Concours de voitures sans chevaux » Paris-Rouen (1894) suivi de la course Paris-Bordeaux (1895) et retour effectué par Levassor sur sa Panhard-Levassor en près de deux jours consacre  l'automobile à pétrole.

De son côté, Robida apôtre dans ses grandes anticipations de la locomotion aérienne, a anticipé, à sa manière, la fin du cheval : outre qu’il dessine merveilleusement les chevaux et adapte parfaitement son crayon aux propos de son compère, il s’intéresse avec humour au vélo qu’il pratique et plus tardivement à l’automobile, qu’il redoute. 

Cette Fin du cheval a, de plus, sa propre histoire avec des  rebondissements et des conséquences très lourdes pour Pierre Giffard.

Les deux compères, qui avaient déjà  collaboré précédemment pour La Vie en chemin de fer (1887) et La Vie au théâtre (1889) se retrouveront encore une dizaine d’années plus tard en se partageant les mêmes rôles dans La Guerre infernale dont les parutions hebdomadaires tiendront la France en haleine une trentaine de semaines.

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