mardi 17 novembre 2015

Le chapitre des bagages, par A. Robida

Voilà un curieux titre, pour un curieux sujet, que Robida a choisi de revisiter dans ce numéro 275 de La Caricature du 29 août 1885. En effet, il s’intéresse aux malles de voyage, et plus particulièrement aux « malles à coulisse » !

Pour quelle raison ? J’avoue que je me pose encore la question, n’étant pas un spécialiste de ce domaine assez particulier. Nous le savons, à l’époque où Robida exécute ces illustrations, la mode des bains de mer, des voyages, voire des explorations, bat son plein… et en 1885, les privilégiés pouvant s’offrir ce genre d’occupation voyagent rarement légers. De plus, les fabricants de malles de voyage regorgent d’idées et d’ingéniosité pour y créer compartiments, tiroirs, et autres systèmes astucieux de rangement. Voilà certainement quelques raisons suffisantes à même d’inspirer notre auteur préféré. La malle malicieuse se transforme sous nos yeux, du moyen de locomotion au gîte de fortune, je vous laisse découvrir la suite… en textes et bien sûr, en images… en imaginations…

Nous ne pouvons résister au désir de faire connaître à nos lecteurs la Nouvelle malle à coulisses, invention récente destinée à rendre d’immenses services aux voyageurs, touristes, explorateurs, etc., etc., B.S.G.D.G.
Fig. 1 : - La malle, coulisses rentrées. – Fig. 2 : La même malle, coulisses tirées, capacités décuplée. – Fig. 3 : La malle montée sur roues. Voiture excellente pour les excursions. L’essieu et les roues sont fournis moyennant un léger supplément de prix.

Fig. 4 : - Plus d’hôtel !
Pourquoi se faire écorcher par les hôteliers de grands chemins ? La malle se transforme en chambre à coucher, 2 couchettes modèle paquebot. (Plus un lit de bonne moyennant un léger supplément.)

 Fig. 5 : - Ce n’est pas tout. Dans un site agréable, au sommet de la Jungfrau, au bord d’un lac ou ailleurs, la malle montée sur quatre pierres devient un chalet sain et parfaitement habitable. Fenêtres, hublots, belvédère. (Cuisine ajoutée moyennant un supplément).



Fig. 6 : - Nous sommes au bord d’un lac, nous désirons voyager dessus. La malle-chalet se démonte et devient un petit yacht à voile. Sécurité absolue, les parois sont étanches ; le modèle a été expérimenté par le ministère de la marine.




Fig. 7 : - Ce n’est pas encore tout ! Une transformation encore, la malle-piège à lions, pour saison des chasses en Algérie ou partout ailleurs. Sécurité complète, fermetures garanties.


Fig. 8 : - Enfin la malle-villa. Chacun sait qu’il n’y a plus de villas au bord de la mer, les baigneurs sont obligés de s’empiler sur plusieurs rangs dans les hôtels et jusque dans les plus modestes cabanes de pêcheurs. Avec notre malle on n’a plus à subir les exigences de propriétaires féroces, on va s’installer de plage en plage, sur le sable des grèves, aux meilleurs endroits, avec vues gratuites sur la mer.
Parapluie-cabine de bains moyennant un imperceptible supplément.

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