Chaque coin ou recoin de cette Exposition de 1889 devait lui assurer l'exquis bonheur de tout passer à la loupe, et d'être le témoin amusé d'une agitation sans égale.
Le pittoresque et l'exotique n'ont pas dû échapper à l’œil aiguisé de notre illustrateur préféré. Il faut dire qu'il y avait de quoi à l'Expo... même si certaines monarchies avaient boudé cet événement célébrant la République, les nations présentes étaient nombreuses et devaient offrir au visiteur un riche kaléidoscope de races, de couleurs, de senteurs, d'architectures diverses, etc.
Dans l'allée de Suffren, sur le Champ de Mars, on ne pouvait pas manquer la fameuse Rue du Caire, une attraction vivante, œuvre du Baron Delors de Gléon, une reconstitution très vivante et très fidèle qui a fait le bonheur des visiteurs de l'Exposition !
Albert Robida nous la détaille en pleine page dans La Caricature du 31 août 1889 :
L'Orient chez soi.
Pour les personnes qui craignent le mal de mer, l'Egypte a
été considérablement rapprochée; à deux pas de l'effroyable Occident de la
galerie des machines, l'Orient aimable et toutes les douceurs de la vie : un
soleil apporté de là-bas, des marchands d'eau fraîche venant directement du Nil
par un aqueduc spécial, du bon café à
boire et à manger, du 'nougat en pierre des Pyramides pour s'aiguiser les
dents, des puces de momies, des ânes intelligents qui aiment la vie
contemplative et envoient promener ceux qui troublent leur rêverie, des
travailleurs qui font des journées de trente-cinq minutes en tout et ne parlent
pas de se mettre en grève, des derviches tourneurs et des almées...
« Oun franc, mossiou, la danse du ventre, très intéressant,
mossiou! »
On n'a pas apporté de Pyramides, les Tour Eiffel de là-bas,
pour ne pas déranger les quarante siècles.
La Caricature Numéro 503, page 276 - 31 août 1889
La Caricature Numéro 503, page 276 - 31 août 1889
Photo Album Rue du Caire par Delors de Gléon. Paris 1889.
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