On reprend notre numéro spécial "Salon" du 17 mai 1884 de La Caricature, histoire de poursuivre la série des visions d'Albert Robida, qui concernent les œuvres présentées lors du "vrai salon", et celles légèrement adaptées pour les lecteurs de ce journal.
Restons sur la couverture, avec l'illustration de bas de page, légendée Antiquisme, qui n'est pas sans nous interpeller au plus profond de nos goûts artistiques classiques !
..et c'est Puvis de Chavannes, qui en fait les frais !
Antiquisme : Puvis de Chavannes - Sacré bois, trop cher pour les Muses et les Arts. - Tableau allégorique montrant les Arts et les Muses dans la débine (antiquité, bien avant l'avenue de Villiers). Pas moyen d'aller au café, pas le sous pour payer le charbonnier. On ramasse des fagots dans le parc Monceaux et l'on cueille des petites salades. Episode lamentable : deux Muses, au comble du désespoir, piquent une tête dans la pièce d'eau du parc.
Au début des années 1880, la ville de Lyon confie à Pierre Puvis de Chavannes la décoration de l'escalier monumental du Musée des Beaux-arts. Quatre compositions seront réalisées pour former un ensemble intitulé "Le Bois sacré cher aux arts et aux muses".
Présenté au salon, nous avons cette partie centrale. Elle représente, dans une atmosphère crépusculaire, le Bois sacré où les neufs muses méditent et s'entretiennent, dans un lieu intemporel et idéal de l'art. Sous le portique, se trouvent les trois figures de l'architecture, de la Sculpture et de la Peinture.
Albert Robida s'en prend forcément au classicisme exacerbé de l’œuvre avec une facilité déconcertante. On remarque que le format et la composition ont été scrupuleusement respectés !
Ces muses nous amusent !
A suivre...
car même si les pages intérieures de ce numéro ne sont pas en couleur, on continuera à apprécier les versions revues et corrigées de notre dessinateur préféré.
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