Robida et l'Economie politique
(36 pages) 44 illustrations.
Sommaire :
1- Editorial, par Eric Blanchegorge.
2- Le petit Lendemain du grand Soir, contre-utopie libertaire inédite d'Albert Robida par Dominique Lacaze.
3- Une nouvelle aristocratie : banquiers et entrepreneurs robidiens par Jean-Claude Viche.
4- Robida saint-simonien ? Réseaux et société chez Saint–Simon et Robida par Patrice Carré.
5- Un régime parlementaire innovant par Dominique Lacaze.
6- L'affaire de l'Alabama : Robida chroniqueur géopolitique par Michel Thiébaut.
7- Bertall, un dessinateur contemporain de Robida par Michel Thiébaut.
Bulletin des amis d'Albert Robida
Novembre 2010 - numéro 17
Auteurs : Eric Blanchegorge, Patrice Carré, Dominique Lacaze, Michel Thiébaut, Jean-Claude Viche.
Ce nouvel opus nous invite à porter sur l’œuvre de Robida un regard somme toute peu banal. Y avait-il matière, en effet, à traiter d’économie politique dans une œuvre si manifestement destinée à l’amusement de ses contemporains ? Et pourtant ! Nos savants auteurs démontrent avec talent combien, dans ce monde de demain dont Robida se complait à décrire le quotidien sur un mode cocasse, transparaissent les réalités politiques, économiques et sociales en germe de son temps. Il nous faut souligner, une fois encore, l’intelligence avec laquelle il extrapole tant ses lectures que ses propres souvenirs. D’évidence curieux de tout, il a su utiliser les concepts développés par les saint-simoniens, les penseurs socialistes, ou socialisants, sinon les utopistes qui fleurissent tout au long du XIXe siècle, et aussi son expérience de la Commune de 1871, pour imaginer l’avenir de notre monde avec plus de pertinence que ne le donnerait à penser ses descriptions bouffonnes des révolutions décennales. Si libertaires et anarchistes s’en donnent à cœur joie dans Le petit Lendemain du grand Soir que révèle ici Dominique Lacaze, ce carnaval mâtiné de farce médiévale n’en condamne pas moins les déboires d’un système rapidement injuste. Pour Robida, l’excès est le ressort d’intrigues qui ne sont que prétextes à souligner les dérives possibles des entreprises a priori les plus généreuses. Sa description réjouissante des nouveaux chevaliers d’industrie du XXe siècle triomphant, maîtres de réseaux couvrant la planète entière, n’en prouve pas moins sa préscience des méfaits que nous prêtons volontiers nous même à la « mondialisation ». Par ailleurs, je me réjouis de voir dans les pages de notre revue évoquer la figure de Bertall, talent souvent modeste mais qui a su inspirer Robida à ses débuts, et dont la dénonciation virulente des « Communeux » souligne combien l’attitude plus mesurée de Robida fait de notre auteur un homme qui cherche davantage à comprendre – le crayon à la main - qu’à prendre parti.
Qu’il me soit permis de rappeler ici le généreux soutien de la Ville de Compiègne, du Conseil général de l’Oise et du Centre national du Livre, comme de remercier l’ensemble du bureau de l’Association sans qui l’aventure que demeure la publication, et l’illustration, d’une telle revue, ne serait pas possible. Toute notre reconnaissance va aux auteurs qui ont su nous intéresser à un sujet a priori - mais a priori seulement - bien éloigné de la verve cocasse caractéristique de Robida. Rappelons aussi que la bibliothèque de la Cité des Sciences présente une exposition Albert Robida (1848-1926), un Maître de l’Anticipation jusqu’au 30 janvier 2011. D’autre part la Cité elle-même n’oublie pas de faire une place à Robida au sein de Science (et) Fiction : Aventures croisées qui doit durer jusqu’en juin 2011. De nouvelles occasions de le faire connaître au moment où paraît l’ouvrage que Compiègne et les Amis du musée Antoine Vivenel dédient à sa vie et à son œuvre, sous la direction de Sandrine Doré. Notre Association et ses membres ont naturellement concouru à l’élaboration de cet ouvrage richement illustré.
Eric Blanchegorge
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